lundi, mai 01, 2006
Ramon Lull, une lumière majorquine du moyen-âge..


Raymond Lulle naquit à Palma dans l'île Majorque en 1235. Son père, sénéchal de Jacques Ier d'Aragon, le destinait à la carrière des armes. La jeunesse de R. Lulle fut turbulente et licencieuse, le mariage ne modifia pas sa conduite, mais à la suite d'un violent amour terminé d'une façon malheureuse, il renonça au monde et après avoir partagé ses biens entre ses enfants, il se retira dans la solitude. C'est alors qu'il forme le projet de convertir les infidèles. Ce sera là la grande idée à laquelle il consacrera toute sa vie. Pour apprendre l'arabe, il achète un esclave musulman mais celui-ci ayant deviné le but de son maître, tente de l'assassiner. A peine rétabli, Lulle fonde un monastère où l'on enseigne l'arabe et où l'on forme des missionnaires. Puis il parcourt l'Europe s'adressant aux papes, aux rois, aux empereurs, demandant aux uns leur autorité morale, aux autres du secours en argent pour faire fructifier son oeuvre. C'est dans ces pérégrinations qu'il se mit en relations à Paris avec Arnauld de Villeneuve et Duns Scot. Il visite l'Espagne, l'Italie, la France, l'Autriche. Joignant l'exemple à la parole, il passe deux fois en Afrique, est condamné à mort à Tunis, et n'échappe que grâce à la protection d'un savant arabe qui l'avait pris en affection. En 1311, nous le trouvons au concile de Vienne. C'est là qu'il reçut une lettre d'Edouard II. Ce prince, se montrant favorable à ses projets, R. Lulle va en Angleterre. Le roi le fait enfermer dans la tour de Londres et le force à faire le grand-oeuvre. R. Lulle change en or des masses considérables de mercure et d'étain, cinquante mille livres, dit Lenglet Dufresnoy. De cet or on fit les nobles à le rose. Craignant pour sa vie, R. Lulle s'échappe de Londres et retourne en Afrique. A peine débarqué, il se met à prêcher, la populace indignée de son audace le lapide. La nuit suivante des Gênois l'enlevèrent respirant encore de dessous un monceau de pierres et le portèrent à bord de leur vaisseau, mais il mourut en vue de Palma ; il fut enterré dans le couvent des franciscains de cette ville (1313).